noé + when the world was at war we kept dancing

soccer plays on daylight, magical spells on nighttime.

comme un wingardium leviosa qui enchante son imagination, le gamin passe des dizaines d'heures chaque semaine le nez plongé entre les pages jaunies d'un vieux grimoire trouvé dans des brocantes. apprenant dans un premier temps la métamorphose, science occulte qui se révèle trop complexe, il se consacre à une autre forme de magie, l'hypnose. pilier central de son art en son plus gros complexe, les yeux belliqueux, regard suprême mais surprenant, qui le différencie des autres, pupilles qui oscillent entre toutes les teintes du monde, rendant le contact visuel rare, unique en son genre.

captiver les iris des autres, les forcer à le fixer, devenir maître en son genre, les mercredis, samedis, dimanches, c'est les pas qui foulent le gazon, passionné de soccer, doué dans son domaine, buteur qui domine les combats, terriblement adulé par son équipe pour ses éclats de génie ; lundis, mardis, jeudis, vendredis, magie, les lunettes qui viennent plus vite que prévu mais disparaissent tout aussi rapidement. les premières expériences sur la mère, influencer ses désirs, en rire, rien de trop méchant, rien de trop brutal, adolescent enfantin.

grandir, les premiers jets de la main sur les peaux sensibles, les premiers émois, les premiers papillons, et les garçons qui le font chavirer en secret, leurs muscles ciselés sous l'eau des douches au foot, et les filles pour instaurer le respect, gosse détesté devient adoré, fait rire, charme à droite à gauche. premier rapport masculin sur une banquette, la petite mort et l'essai à de nouvelles hypnoses ; faire rire l'autre, et le voir disparaître trop rapidement.

retranché dans des mots secrets, finir ses études avec brio, devenu discret, discours écourté à la remise des diplômes, rejoindre une équipe de soccer connue mais pas trop, ne pas trop s'illustrer, devenir ailier, rôle pivot mais oublié. devenir une ombre, et rejoindre ce monde, les néons des clubs alors qu'il séduit par son regard la clientèle, sort ses plus belles cartes, ses plus beaux tours, et fait de chacun un artifice particulier ; accents, goûts, identité, tout y passe et ça l'amuse inconsciemment.

la famille mise de côté, parents réprobateurs, poids à ses pieds qui l'empêchent d'avoir un art complètement pur, qui l'empêchent d'en être complètement fier.