one kiss is all it takes (barbie)

une nuit d'encre, un silence étouffant, les degrés bien trop élevés pour un mois de mars. la sueur qui perle sur le front en gouttes cristallines, elle hurle, la douleur la déchirant ; la meilleure clinique des hamptons, on lui avait dit, et pas même une trace de ventilateur ? elle proteste, elle grogne, entre deux cris de souffrance ; et puis le premier cri, l'aigu d'un bébé qui sitôt la fait taire, transforme son monde en une délicieuse utopie. pas le premier, mais sans aucun doute celui avec qui elle se sent vibrer.

falcon grandit rapidement, atteignant le mètre quatre-vingt dès ses seize ans. impétueux, les crises de colère envers le père, qui ne laisse rien passer, s'oppose même aux décisions de la mère. "on ne veut que ton bien." il en rit, il n'y croit pas une seconde. les premiers croquis, les premières tâches de gouache, et finalement le premier rapport sexuel, dans le grenierde la maison, sur un tapis, avec un de ces camarades qui s'était proposé pour servir de modèle. le goût de la chair masculine, fantôme qui fait jaillir la fureur du père, mais adoucit encore davantage la mère.

école réussie, élève brillant bien que remarqué par ses blagues successives et le bazar qu'il crée dans chaque lieu qui voit ses Converse passer. la blancheur de son âme, la pureté du masque qu'il aborde pour être le roi de la promo, alors qu'il se livre à toutes ses pulsions dans la peinture et dans les draps en satin de la maison.

les dimanches à l'église qui se heurtent aux après-midi ensoleillées avec maman, la chaleur de l'astre qui vient se répandre sur leurs corps alors qu'ils bronzent, sans pudeur dans leurs révélations l'un pour l'autre. longues conversations qui se multiplient, sous le regard coléreux du patriarche. l'avenir qui se profile sans lui, alors qu'elle promet de toujours rester.

sa fierté à elle quand il prend son propre appartement, leurs cafés en centre-ville, quand il vient la chercher en voiture, qu'elle s'apprête ; les autres sont délaissés, il n'y en a que pour son blond chérubin, l'enfant chéri, le bambin divin. son parfum, la noix de coco, le capuccino et la trace qu'il lui laisse au-dessus des lippes.

pas trop d'alcool au début, puis les gobelets qui s'enchaînent, et lentement les bouteilles, la dépendance, l'alcool pour oublier tout le reste. un peu d'herbe, mais aucun paquet de cigarette ; il aime pas tousser, il trouve que le noir d'encre n'est pas la nuance idéale pour ses poumons.

lentement, la débauche qui s'installe, les corps virils qui se succèdent, les anatomies qui s'enchaînent, alors que chaque fois, dans ces draps, il se sent plus fatigué qu'auparavant ; il rêve de trouver celui qui le fera vivre, celui qui lui donnera l'envie d'abattre tous les murs du monde, d'en capturer toutes les images pour en peindre une infinité de chefs d'oeuvres.